Conférence à Boissières: l’assassinat de Gaspard de Calvière
Madame Anny Herrmann, de l’académie de Nîmes, a aimablement accepté d’animer une conférence à Boissières, vendredi 17 mai, à l’invitation de l’Association Sauvegarde Patrimoine Boissières.
Le sujet en était: “Dimanche 13 août 1702: assassinat de Gaspard de Calvière, baron de Saint-Cosme et seigneur de Boissières par de jeunes cailarens et vauverdois”.
Parmi la quarantaine de personnes présentes se trouvaient M. Foucon, maire de Boissières, Mme Carlier du Pôle d’Equilibre Territorial et Rural Vidourle-Camargue, M. Pontvieux, président de l’association Maurice Aliger, Mme Roy de l’association la 8ème borne d’Uchaud et M. Lawriw de Brozer/téléarchives.
Mme Herrmann a d’abord expliqué les circonstances de cet assassinat. Gaspard, né en 1648 à Nîmes de parents protestants, avait abjurgé le calvinisme en 1685 pour devenir un fervent catholique. Cela lui avait valu les faveurs de Louis XIV et la charge d’inspecteur du canton de Vauvert.
Mme Hermann a retrouvé, dans les archives du Gard, les détails de cette journée où Gaspard de Calvière trouva la mort sur la commune de Candiac, près d’une olivette. Gaspard demanda à son cocher d’arrêter sa chaise roulante (calèche attelée de deux chevaux) pour « faire de l’eau » (soulager un besoin pressant). Mais pourquoi à cet endroit-là, alors que huit jeunes gens armés de bâtons s’y trouvaient? Ceux-ci l’assommèrent d’abord à coups de bâton avant de l’achever de deux coups d’un pistolet qu’ils avaient pris dans sa chaise roulante.
L’enquête minutieuse permit tout d’abord de trouver des preuves matérielles sur le lieu du crime. De nombreuses personnes furent interrogées, ce qui conduisit à l’arrestation de trois présumés coupables. Deux furent condamnés aux galères. Le troisième, Pierre Bouzanquet, réputé fanatique, fut condamné à être rompu vif sur l’échafaud, place du Marché (actuellement place aux Herbes) à Nîmes. Il a toujours nié être l’auteur du crime car son “bras était armé par le Père Eternel”.
Cet assassinat ainsi que celui de l’abbé du Chayla le 24 juillet au Pont-de-Monvert sont à l’origine de la guerre des Camisards dans les Cévennes.
Mme Herrmann a été félicitée par l’ensemble des participants pour la qualité de son intervention. Des questions de l’auditoire, prouvant leur vif intérêt, ont permis à Mme Herrmann d’approfondir certains points.
Pour en savoir plus sur cet événement tragique, vous pouvez vous procurer La Vaunage au XVIIIe siècle, Tome 2, publié par l’association Maurice Aliger.