Si vous êtes ici ce soir c’est que vous vous sentez concernés par ce qui est arrivé à Nice ce 14 juillet mais aussi par ce qui était arrivé auparavant. Vous êtes indignés, écoeurés, révoltés, tout cela à la fois.
Souvenez vous samedi 9 juillet : c’était notre façon à nous à Boissières, comme depuis de nombreuses années maintenant, de célébrer le 14 juillet. Avant d’attaquer le repas j’avais prévu de rappeler rapidement l’historique du 14 juillet, ce que nous devions à nos ancêtres, cette déclaration des droits de l’homme et du citoyen reprise par de nombreux pays, cette République dans laquelle nos naissons et vivons libres et égaux. Je voulais faire ce petit rappel et puis avoir une pensée, nous qui étions si heureux en ce soir de fête, pour ces autres français meurtris par les attentats : Charlie, le Bataclan et plus récemment ce couple de policiers assassinés chez eux en présence de leur enfant. Et puis il y a eu un problème technique et pendant que les musiciens essayaient en vain de faire passer la Marseillaise, je me suis dit que c’était peut-être un signe du destin et qu’après tout ce n’était peut-être pas le moment d’autant qu’il faut bien le reconnaître nous étions tous dans l’euphorie d’une victoire probable en coupe d’Europe le lendemain. C’était déjà montrer notre patriotisme d’une certaine façon.
Le 14 juillet même ce fut tout autre chose. Pour beaucoup d’entre nous c’est en rentrant d’avoir été admirer un feu d’artifice que nous avons appris ce qui venait de se passer juste après la fin de celui de Nice. Nous nous sommes tous sentis transportés à Nice car ça aurait pu être à Nîmes, ou ailleurs…
Les fous avaient encore frappé.
Nous sommes réunis ici ce soir quelles que soient nos opinions ou nos religions, pour montrer, comme dans toute la France, combien nous condamnons ces actes et combien nous pensons à ceux qui ont perdu la vie, aux blessés, à leurs familles, aux témoins qui resteront traumatisés par ce qu’ils ont vu.
Nous sommes aussi présents pour remercier et soutenir les forces de police et de gendarmerie qui font de leur mieux et même au-delà en fonction des moyens et des consignes qu’on leur donne. De même pour les pompiers, pour les secouristes, pour tous les personnels de santé qui se dépensent sans compter. Par contre on peut déplorer le manque d’efficacité de la Justice qui non seulement manque elle aussi de moyens mais a trop longtemps été guidée par un angélisme naïf, voire par un certain laxisme qui ont certainement une part de responsabilité dans ce qui arrive.
Enfin, je terminerai par un appel à la communauté musulmane de France : c’est à plus de 90% en son sein que le cancer se développe et je l’appelle, elle aussi à faire de la « participation citoyenne ». Comment peut-elle par exemple laisser prêcher dans les mosquées, et sans les dénoncer, des individus qui appellent au djihad ? J’ai été heureux d’entendre ce matin le président du conseil des imams du Gard condamner le silence des institutions musulmanes divisées en interne, à tel point qu’il a décidé de « couper les ponts » avec le conseil français du culte musulman officiellement mis en place par le précédent président de la République.